Bonjour chers frères et sœurs, Giordana et moi vous saluons ainsi que les autres membres de la famille. Tout le monde se porte bien, par la grâce de Dieu, ainsi que nos parents d’Italie.

Nous vous remercions pour vos prières ; nous sommes sur la brèche, dans le jeûne et la prière, intercédant pour vous et pour les besoins du moment.

Dans ce contexte lisons la Parole de Dieu dans le livre des Rois (2Rois 6.24,25)

Après cela, Ben-Hadad, le roi de Syrie, rassembla toute son armée, monta contre Samarie, et l’assiégea. Il y eut une grande famine dans la ville. Le siège fut si long qu’une tête d’âne valait 80 pièces d’argent, et le quart de litre de crotte de pigeon 5 pièces d’argent. (Segond 21)

Avant le confinement, lors de notre dernière réunion publique, le 8 mars, le pasteur J.M Cadet nous avait parlé du déluge en précisant que Noë et les membres de sa famille étaient restés, avec les animaux, confinés 1 an et 10 jours dans l’arche.  La croisière en Mésopotamie fut donc longue et pénible ; Il en sera probablement de même aujourd’hui dans nos habitations d’argile : ce sera long et éprouvant.

Le message était, nous le comprenons maintenant, annonciateur du temps particulier que nous vivons actuellement. Qui aurait dit, en effet, qu’un jour nous devrions remplir et signer une attestation pour pouvoir sortir de chez soi !

Au temps du déluge, les eaux crûrent et grossirent de plus en plus jusqu’à leur niveau maximum ; quand le pic fut atteint il y eut un apaisement des eaux, qui diminuèrent jusqu’à ce qu’elles aient séché sur la terre. Cela nous renseigne sur le cycle de l’épidémie actuelle, nous permettant de nous situer sur l’une ou l’autre des trois différentes phases. Nous sommes encore dans la phase ascendante, donc armons-nous de patience…

 Dieu pourvoira : Noë fit les courses, comme nous, avant de rentrer dans l’arche. La Bible parle de provision (6.21) et quand on y pense il fallait une quantité considérable de nourriture, plus de 20 tonnes pour les 8 passagers du grand paquebot ; mais il en fallait encore plus pour les animaux, surtout les ruminants. A la base, une vache, par exemple, a besoin de 40 kg de matière sèche par jour, soit la bagatelle de 15000 kg d’herbe par an ; quant à son semblable, le taureau, il mangeait encore plus…Elle s’abreuve normalement de 7 à 12 fois par jour, avec à chaque fois une consommation comprise entre 10 et 20 litres d’eau. Bon, de l’eau ce n’est pas ce qui manquait tout autour, mais il fallait se la procurer. Il semble donc difficile de croire que Noë et sa famille aient réussi à stocker toutes ces denrées nécessaires, aussi peut-on arriver à la conclusion que Dieu a pourvu d’une façon surnaturelle pendant ces longs jours de confinement. C’est ce qu’il fera pour nous : Sa grâce nous suffira ! Dieu pourvoira à nos besoins.

Mais revenons à notre texte. Nous pourrions comparer le confinement à un siège, car dans les deux cas des personnes sont forcées à rester dans un espace limité, à cause d’une menace à l’extérieur. Tirons quelques enseignements de ce qui s’est passé à Samarie au temps du roi Joram et du prophète Elisée, car il est probable que si le confinement se prolonge les choses puissent se passer de la même façon, à une échelle toutefois plus ou moins grande.

 Des choses vont manquer : Samedi nous parlions avec des amis moldaves qui vivent maintenant à San Fransisco : il n’y a maintenant plus de papier toilette dans cette région de l’Amérique…Même si on nous rassure en disant qu’il n’y aura jamais de problèmes en ce qui concerne l’alimentation, le carburant, les soins, etc. Si cela dure longtemps les choses commenceront inévitablement à manquer. C’est là qu’il nous faudra compter sur sa grâce, et sur son extraordinaire façon d’agir. Nous le comprenons, il en faut très peu pour que tout bascule, et que ce soit la panique totale. A Samarie, le siège fut si long que petit à petit il n’y avait plus rien à manger.

 L’économie : La carence des produits de première nécessité fera prospérer la corruption et le marché noir ; les aliments disponibles deviendront hors de prix, comme l’indique le texte que nous avons lu : une tête d’âne en Israël se vendait 80 pièces d’argent, soit le poids de 960 grammes, ce qui était considérable à l’époque et correspond à plus de 400 euros aujourd’hui ; et même la fiente de pigeon se vendait à un prix fort.

 Des actes de folie : Pendant le siège de Samarie, la famine était telle que 2 femmes, pressées par la faim, complotèrent de manger leurs enfants, habituellement objet de leur tendresse. Elles sont passées aux actes et ont fait cuire un de leurs petits garçons, pour le manger ensuite.  On en était réduits à ramasser les crottes de pigeon, et à consommer de la chair d’âne, pourtant réputée impure. Même si nous n’arriverons jamais à ce point, seule la pression d’être confiné peut engendrer des situations terribles et des actions meurtrières.  En France, le confinement, très vite, a eu pour conséquence une hausse des violences conjugales de plus de 30%. Malheureusement deux infirmières italiennes se sont donné la mort en ces jours, en raison de leur contamination. L’une d’elles avait 34 ans, et l’autre, qui a mis fin à ses jours en se jetant dans un fleuve, en avait 49.  Aux Etats-Unis, la panique et la peur des cambriolages s’installe, et malheureusement la propagation du virus rime avec vente d’armes. Des choses encore inimaginables jusqu’ à ce jour pourraient donc se produire par la suite.

 Les dirigeants : Pour l’instant ils gèrent, et se comportent admirablement, courageusement, exhortant et encourageant le peuple. Mais quand la pression se fit plus forte en Samarie le roi fut incapable de résoudre un litige entre deux personnes.  On se rend compte qu’il était à bout car, malgré son apparence pieuse et humble (il portait un sac à même la peau) quand il entendit les paroles de la femme, au lieu de chercher à aider, Il a explosé en s’en prenant au prophète, un homme juste et clairvoyant, jurant de lui couper la tête, laissant ainsi les deux femmes avec un problème insoluble.  

Si cela continue, il y aura certainement un temps où les hommes ne sauront plus quoi faire. Le roi Joram voulait faire sauter la tête du prophète, il dit : « Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité si la tête d’Elisée, fils de Schaphath, reste aujourd’hui sur ses épaules » (6. 31)

Prions afin que la tête de nos dirigeants reste sur leurs épaules ; bien entendu je ne parle pas ici de décapitation, mais de leur raison et de leur santé mentale.

 C’est Dieu qui a changé le cours des choses, en son temps et à sa façon : Il l’avait dit à son prophète : « Demain, à cette heure, on aura une mesure de fleur de farine pour un sicle, et deux mesures d’orge pour un sicle, à la porte de Samarie. » (2 Rois 7.1) Dieu contrôle parfaitement la situation, frères et sœurs, et il prépare le moyen d’en sortir. Cela peut-être demain, ou dans une semaine, ou dans deux mois, ou plus.  Ce sera quand il veut et comme il veut. Il y a une traduction en français courant qui dit : « Toi, Eternel, tu domines pour toujours la situation » (Ps 92) » Ayons confiance en Lui. Alors que les hommes et les femmes étaient à bout, à Samarie, et qu’il n’y avait plus d’espoir, le Seigneur a résolu le problème en faisant une chose inouïe ; Il a mis en fuite l’armée des Syriens en leur faisant entendre un bruit de chars et de chevaux, le bruit d’une grande armée » (7.6) D’un jour à l’autre la situation avait complètement changé…

 Ils s’en sont sortis sans sortir. C’est important, car en cas de siège il arrive que les gens cherchent à s’échapper, mais généralement cela finit mal, comme au temps du roi Sédécias, où les gens de guerre et le roi s’enfuirent de nuit, mais furent repris par les Chaldéens (2 Rois 25.) Respectons donc le confinement, par soumission aux autorités, puis par respect pour le personnel médical qui se sacrifie et qui supplie les gens de rester chez eux. C’est une très bonne chose.

 Après cela : il y eut sept années de famine (2 Rois 8.1) et cela tout de suite après la délivrance de Samarie. Notons qu’avant le siège, il y avait aussi une famine dans le pays (2 Rois 4.38) Ces éclairages donnés par la Parole de Dieu nous font comprendre que Dieu voulait que son peuple retourne à lui, mais vraisemblablement il ne l’a pas fait.  Il est presque certain que, après la délivrance miraculeuse, les hommes ont oublié Dieu et se sont remis à faire du commerce, à rebâtir, à se réorganiser, au lieu de s’arrêter et de regarder à Dieu. Dieu dit : « Arrêtez, et reconnaissez que je suis Dieu : je domine sur les nations ; je domine sur la terre. » (Psaume 46.11)

 Des choses positives : La nature se réjouit, il y a moins de pollution, moins d’iniquité, de trafics de tous genres ; moins de conflits, de vanité, de haine, d’accidents mortels, de gilets jaunes, etc. Puis l’Eglise est solidaire, unie, et invoque la miséricorde du Seigneur sur les nations. Soyons donc conscients de la grâce particulière que Dieu accorde aux hommes, surtout afin qu’ils se repentent.  Après ce tsunami les hommes auront bientôt l’opportunité de reconstruire un monde meilleur, en s’humiliant, et en tirant des leçons de ce que nous sommes en train de vivre. Mais c’est plus que certain, la course à la vanité va reprendre. Le dernier livre de la Bible est là pour nous rappeler qu’à la fin des temps, bien qu’à un moment de l’histoire le tiers des hommes fut tué par trois fléaux, les survivants ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains (Apocalypse 9.20,21)

Nous mourrons (2 Rois 7) En deux versets, 3 et 4, la mort est citée 4 fois. Retour à la réalité! Les gens pensaient à la mort, pendant cette période de siège. Le coronavirus est aussi un « Memento Mori » un souvenir de la mort, comme il y en avait sur certains tableaux historiques de la tradition chrétienne. Cela servait à rappeler la vanité de la vie terrestre.  Malheureusement, comme quelqu’un l’a dit « On a brouillé les horizons et joué à colin-maillard avec la mort, ce qui est l’une des principales folies de notre temps. » Les gens ont peur, au fond d’eux-mêmes, de quelque chose de bien plus grand que le coronavirus… Y penser c’est un pas vers la sagesse et le salut car « Les insensés ne pensent qu’à jouir du bonheur et à se réjouir. Le sage pense à sa mort » (Ecclésiaste 7.4 Sagesse vivante)

 Quand-à nous, frères et sœurs, ne sommes-nous pas plus proches du Seigneur maintenant ? Ne sommes-nous pas plus conscients de son retour ? C’est certain, notre délivrance approche ! Il est temps de se redresser et de lever nos têtes quand ces choses commencent à arriver (Luc 21.28)

 Pour terminer, nous vous « livrons » à la grâce de Dieu. C’est le mot grec « paradidomein » qui est employé pour évoquer la trahison de Jésus par Judas dans Matthieu 26.15. Judas a livré Jésus à la foule nombreuse armée d’épées et de bâtons. On retrouve le même mot grec dans Actes 14.26 où on lit que Paul et Barnabas avaient été recommandés à la grâce de Dieu. Les apôtres ont été livrés à la grâce de Dieu par les anciens de l’Eglise d’Antioche, qui les ont complètement abandonnés à cette grâce.

Pendant une guerre, ou pendant un siège, il arrive que l’on se livre, vaincus, à l’ennemi. Nous chrétiens, bien que vainqueurs en lui, que pourrions-nous faire de mieux, en ce temps, que de se livrer complètement à la grâce de Dieu ?   « Elle nous suffit » (2 Cor 12.9) et la puissance du Seigneur s’accomplit dans notre faiblesse, dans les calamités (selon le dictionnaire, une épidémie est une calamité) dans les détresses, dans les outrages et les persécutions. C’est dans ces moments-là qu’elle donne toute sa mesure ! (2 Cor 12.10)

Livrons-nous donc nous -mêmes complètement à cette grâce, mais livrons-lui aussi les nations, notre pays, les dirigeants, le personnel médical, nos familles, l’Eglise, nos conducteurs ; et tous ceux qui ne connaissent pas le Seigneur, livrons-les à cette grâce merveilleuse, source de salut pour tous les hommes (Tite 2.11)

Thierry Prévost

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