Le croyant et le péché

   Pouvons-nous contredire quelque chose qui est avéré ? Quand une personne est présentée devant un tribunal, que son innocence ou sa culpabilité est démontrée par différentes preuves, peut-elle contester cela ?
   Quand on regarde la nature, toutes les lois qui régissent l’écosystème qu’est notre terre, pouvons-nous contester ou contredire ces lois établies ? Regardez la gravité de la terre, où que nous soyons, quel que soit le pays que nous habitions, si on jette un objet en l’air il retombe au sol automatiquement. Que pouvons-nous dire ? C’est comme ça et pas autrement.

   Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul posera trois fois cette question : « Que dirons-nous donc ? » (Romains 6/1 ; Romains 7/7 ; Romains 8/31).
   Cette question est une question rhétorique, c’est-à-dire une question qui n’attend pas de réponse. C’est une question qui nous pousse à acquiescer l’évidence de l’énoncé. C’est aussi une question qui est faite pour mener l’auditeur à la réflexion.

   Si Paul amène les Romains sur ce terrain c’est parce qu’ils avaient besoin de revenir à la vérité de l’évangile. Les chrétiens de Rome avaient entendu des propos déformés au sujet de la prédication de l’apôtre Paul. Il fallait aussi que Paul corrige certains problèmes dans l’église qui provenaient des mauvaises attitudes des juifs à l’égard de ceux qui s’étaient convertis et des convertis à l’égard des juifs. C’est pourquoi l’apôtre Paul écrit entre autres :

   Romains 6/1-11 : « Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché. »
   L’apôtre Paul va développer dans ces versets, le rapport entre le croyant et le péché.

  • Le péché :

   L’apôtre Paul utilise cette expression : « LE PECHE » et ne parlera pas des péchés. Dans ce texte il n’est pas question d’un péché en particulier, le vol, l’envie ou autre ; il est question du péché, le principe du mal qui se trouve dans le monde depuis la chute de l’homme.
   L’apôtre Paul le dit aux Romains 5/12 : « C’est pourquoi par un seul homme le péché est entré dans le monde… »

   L’apôtre explique que l’entrée du péché dans le monde a amené la mort et qu’ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce que tous ont péché.  
   Aujourd’hui encore personne ne peut échapper au péché, comme le dit l’apôtre Paul : « tous ont péché … » (Romains 3/23). 

   Nous pourrions imager cette situation à la période d’esclavage dans l’histoire du monde. Des hommes, des femmes et aussi leurs descendances, considérés comme inférieurs, soumis à des maîtres. Un enfant né à cette époque, dans ce milieu, ne pouvait qu’espérer être esclave, il vient au monde condamné à l’esclavage. Le seul moyen d’être libre était donné par le maître à qui appartenait l’esclave.

  • Demeurerions-nous dans le péché ?

   L’apôtre Paul pose cette question : « Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? » (Romains 6/1)
   Nous répondrions immédiatement : « bien sûr que non ! », mais c’est à cause du péché que la grâce de Dieu a été manifestée en Jésus-Christ. Il serait logique pour que la grâce de Dieu se manifeste encore, de rester dans le péché. Et puisque l’apôtre Paul souligne : « là où le péché a abondé, la grâce de Dieu à surabondé » (Romain 5/20). Aucune raison de s’inquiéter.

   Alors pourquoi l’apôtre Paul pose cette question ? Parce que demeurer dans le péché c’est demeurer séparé de Dieu.
   Esaïe 59/2 : « Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation Entre vous et votre Dieu ; Ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écouter. »
   Il est intéressant de voir que plus on reste dans le péché, plus on s’éloigne de Dieu. Si la Parole prend l’image de la brebis, c’est parce qu’elle reflète notre manière d’être. Une brebis qui s’égare est une brebis perdue, elle s’égare de plus en plus, rares sont celles qui retournent à la bergerie, généralement c’est le berger qui les ramène.

   Dans la lettre que l’apôtre Paul écrit, il donne aux Romains la définition de la nature humaine (Romains 3/9-18), démontrant que l’être tout entier, affecté par le péché, se conforme au siècle présent. Il dira : « tous sont égarés, tous sont pervertis « (Romains 3/12).
   Demeurer dans le péché c’est aussi avoir un cœur sans intelligence plongé dans les ténèbres, c’est être égaré dans nos propres pensées (Romains 1/22). 
   Si on fait le bilan de cette situation, nous voyons que le péché est une corruption de l’homme qui s’oppose à toutes les meilleures intentions de l’homme. Il nous pousse à commettre l’injustice et à prendre plaisir dans les mauvaises actions des autres.

    À la question : « demeurerions-nous dans le péché ? », il est évident de dire : « Bien sûr que non !». De nous-même nous ne pourrions pas, mais Dieu manifeste sa grâce.

  •  La grâce :

   Dans les questions que l’apôtre Paul pose, il parle de la grâce qui abonde (Romains 6/1). Précédemment il montre même que la grâce de Dieu surabonde quand le péché abonde (Romains 5/20).
   Il est intéressant de noter que la grâce de Dieu n’est pas égale au péché, mais qu’elle est plus importante que le péché. Il n’est pas seulement question d’abondance, mais de surabondance, c’est-à-dire une abondance excessive.
   La surabondance de grâce n’est pas une démonstration de force de la part de Dieu, mais une démonstration de l’amour de Dieu pour l’humanité. C’est pourquoi Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions pécheur Christ est mort pour nous (Romains 5/8).

   L’exemple que nous pouvons prendre est celui de la femme prise en flagrant délit d’adultère. Les faits qui lui sont reprochés sont réels, selon la loi elle doit être lapidée. Mais Jésus va mettre ceux qui accusent cette femme devant leur propre réalité de pécheurs.
   « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. … Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. » (Jean 8/7-9).
   Nous voyons que le Seigneur ne la condamnera pas non plus, mais il libèrera cette femme en lui disant : « va et ne pèche plus » (Jean 8/10).

   Si Dieu manifeste sa grâce c’est pour que nous soyons en mesure de croire au Seigneur Jésus-Christ, mais aussi pour que nous soyons libérés du péché et agir selon la volonté de Dieu. Dieu ne manifeste pas seulement sa grâce pour nous pardonner, il la manifeste pour que nous puissions l’honorer et l’adorer.

  • Mort et ressuscité :

   L’apôtre Paul posera cette autre question : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? » (v2)
   Dans ce que dit Paul, il ne s’agit pas d’améliorer l’homme. Même les bonnes résolutions que nous pouvons prendre, et tous nos efforts, ne valent rien. Tout cela est charnel. Mais le baptême est la concrétisation de la manifestation de grâce de Dieu sur nos vies.  Le baptême est introduit ici comme le signe de notre mort avec Christ (v. 3).
   L’apôtre Paul compare le baptême à la mort et la résurrection de Christ. L’exemple qu’il donne aux Romains nous montre que le baptême n’est pas seulement l’image du passage entre la mort et la vie, mais il est l’image de la séparation de nos vies avec le péché.  
   L’apôtre Paul ira même plus loin dans son explication, puisqu’il liera le croyant à Christ. Dans les versets 4,5,6 et 8, il dira : « avec lui » (avec Christ), appuyant le fait de ne plus appartenir au monde, le croyant appartient à Dieu.

   Comme Christ, le croyant marche en nouveauté de vie, le péché est détruit pour que nous ne soyons plus esclaves du péché (v6). Puisque le croyant est une même plante avec Christ il est aussi conforme à Christ.
   Toutefois le chrétien est un être complexe. Deux hommes vivent en lui : le vieil homme, que nous avons par la naissance comme descendant d’Adam, et le nouvel homme, issu de la nouvelle naissance et qui vit de la vie de Christ.

    Le « corps du péché » (v. 6), c’est le vieil homme en tant qu’instrument dont Satan se sert. Le péché se manifeste dans notre corps si nous laissons le vieil homme agir. Si nous ne le maintenons pas dans la mort, alors le péché se traduira inévitablement en actes mauvais. 
   Mais si cet instrument que le diable utilise est mis de côté, nous ne servirons plus le péché. Notre corps sera alors l’instrument du nouvel homme au service de Dieu. Dans ce but nous avons besoin de demeurer en Christ, de nous occuper de Lui, de son amour, de ce qu’Il est et de ce qu’Il a fait pour nous ; c’est ainsi seulement que nous pouvons porter du fruit pour Dieu (Jean 15).

  • Conclusion :

   Dans l’enseignement que l’apôtre Paul donne, nous voyons que la grâce que Dieu manifeste n’est pas seulement pour couvrir nos fautes, mais pour que nous marchions avec Christ.
   Il nous montre que le baptême n’est pas seulement un symbole de notre conversion, mais qu’il est un véritable engagent avec Christ, à l’image de Christ.

    L’apôtre Paul finira par cette exhortation : « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » (v11)

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